Monday, April 20, 2009

Kuala Lumpur, Kuala Lumpur, 2007-2009








In Kuala Lumpur, I have learned to cope with my anger and frustration accumulated in daily life.

Leave and forsake; stay and create.

Even now, my hate and love for this city is pretty much a Rojak kind of feeling. Watching my morning train going in the wrong direction and re-entered the station is a privilege. It doesn't happen every day in any city or country in the world but it happens here.

Take a deep breath and shut down all your judgement faculty and bury yourself in the MP3. Take it easy, baby.


*hic et nunc, tableau n°1

À 8 heures du matin, je suis réveillée par le soleil sans pitié à Kuala Lumpur pendant que l’autre moitié du monde se réfugie encore dans son rêve. Lorsque je suis en train de lire les actualités de la France sur internet, je me rends compte quil s’agit d’un événement d’hier. Un thé ou un café ? Avant de prendre une décision, je me rappelle quune personne disait que nous pouvons classer les Français en deux catégories : des partisans pour le thé ou des partisans pour le café. Une autre question m’interrompt en cours de route : à ce moment précis, le Président élu dimanche, lui, rêve-t-il dans son lit qui se trouve dans une chambre dans son palais? L’horloge sur mon écran s’affiche : 8 : 15 Je me retourne vers la fenêtre et dehors, ils travaillent ; ils travaillent ; ils travaillent. Je sors l’appareil de mon frère. Click, click, click… Je zoome, de plus en plus près, mais pas assez près encore. Ils sont , devant mes yeux, ces travailleurs clandestins. étaient-ils en 2005, lorsque je me suis réveillée dans la même chambre par le soleil qui était déjà méchant à l’époque ? Ils sont , devant mes yeux, ces travailleurs clandestins. Je ne vois pas leur visage ; je ne pense pas quils savent que je suis en train de les prendre en photo. Ils travaillent ; ils travaillent ; ils travaillent. De loin, un dormeur se lève. Un thé ou un café ? Le Président élu dimanche, prendra-t-il du thé ou du café, lorsquil sort de son lit ? Dans quelques ans, il aura des immeubles qui prendront la place de ce paysage. Click, click, click… Pour l’instant, ils travaillent ; ils travaillent ; ils travaillent. La batterie de l’appareil s’épuisera dans quelques minutes. Je pose l’appareil, j’ouvre ma boîte de courrier électronique. Tu m’as écrit une lettre hier pendant que j’étais en train de rêver. tu recevras sans doute demain matin les photos de ces travailleurs. Entre parenthèse, je pense à la demande d’un ami singapourien qui se trouve quelque part en Indonésie à ce moment. Un livre venait de sortir il y a quelques jours ici en Malaisie sur le 13 mai 1969. Que s’est-il passé ce jour ?
je ne m’en souviens pas très bien.




Exotique, malgré tout.






*hic et nunc, tableau n°2

Il est 5 :45 du matin à Kuala Lumpur. Je n’arrive pas à vaincre l’insomnie. Internet ne marche pas encore, mais il me faut mon dictionnaire habituel le perroquet pour travailler. J’attends, en ayant peur de faire des fautes d’orthographe. J’attends toujours, j’attends. La lumière clignote ; cela signifie que la connexion n’est pas disponible pour l’instant. Je pense dans le vide ; je pense à ce vide ; j’entends le premier ou peut être le second oiseau du quartier qui chante ; il ou elle, cet oiseau chante dans le noir. Dans le chantier, ils travaillent depuis ce matin. La lumière du chantier éclaire la nuit du matin. Je bois une boisson, un mélange bizarre de menthe, de sel et d’herbe inconnue. Elle vient de Chine. Suer l’a ramené de chez elle. Pour l’instant, je me contente de l’autocorrection de mon ordinateur. Elle marche bien. Mon ordinateur enregistre périodiquement pendant que je suis en train de taper sur le clavier. L’autre jour, j’ai découvert quil pouvait parler ; on pouvait même choisir sa voix. Entre temps, un magasin s’ouvre dans la rue en face. Entre temps, je remarque que je n’ai pas prénommé mon ordinateur. Je pourrais le faire mais je ne l’ai pas fait. Je ne sais pas si je vais le faire. Des bruits de voitures traversent le silence à 6 :01 du matin à Kuala Lumpur. Il faut que j’essaie la connexion d’Internet. Je regarde le modem, ça y est. La lumière est allumée sans que je le sache. Je peux maintenant aller chercher mon perroquet de dictionnaire. Pomme t, une interface s’ouvre dans la même fenêtre. J’entre dans Rrosepark pour voir qui est passé par : deux personnes de Kuala Lumpur dont l’une est forcément moi, une personne de Labastide-Beauvoir en France. Je ne sais pas c’est. Il faut que je regarde sur Google. 31450 Labastide-Beauvoir, je ne sais pas toujours c’est jusqu’à je remarque le nom Toulouse. Wikipédia me donne quelques informations de base concernant ce lieu : une commune française, située dans le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées. Ses habitants sont appelés les Beauvoirains. Je fais copier coller ; Je ferme le tab. Je cherche une faute d’orthographe que j’ai faite plus loin, je continue à chercher…En effet, j’ai pas commis de faute. Mais j’ai oublié un ne. Est-ce que je reprends la phrase ? ce n’est pas nécessaire. Je consulte un blog ; le jour se lève petit à petit. 6 :36 en route vers 6 :37. Oui je continue à faire des images, si tu entends la réponse. Click, click, click…c’est le même son pour le click de l’appareil que pour l’ordinateur. Je consulte mon courrier électronique, je supprime l’horoscope que je reçois tous les jours sur mon courrier. L’oiseau crie le plus en plus fort ; le soleil commence à envahir Kuala Lumpur. Non, je ne suis pas en France, si tu entends ma réponse. Je suis ici, à Kuchai Lama, à Kuala Lumpur. Quelle heure est-il bas ? je compte avec mes doigts, six de moins à cette saison. Il est minuit à Labastide-Beauvoir, à Paris, en Arles. Le ciel change encore et encore. Je n’ai toujours pas de sommeil. L’éveil m’épuise. Suer est surprise de me voir devant l’ordinateur. Le jour est , j’en suis le témoin. Si tu me demandes, je te réponds : bien sur quil y a un commencement et une fin. Par la fin on commence, par le commencement on arrive à sa fin. Quelquun balaie le sol, j’entends le bruit. Je pense, à cet instant, à la voix de Duras. Comment cela s’appelle déjà, le film ? oui, c’est mains négatives. Si tu me demandes, bien sur que je crie aussi, comme cet homme lointain dans sa caverne, je crie d’ici, je suis et le monde m’a oubliée. 6 :56 je regarde le ciel. je regarde la ville. D’autres travailleurs se préparent pour prendre le relais de la journée. Et la voix de Duras revient, elle glisse lentement, comme le violoncelle, dans la rue de Paris. bas, les travailleurs sans papiers commencent à balayer. Des femmes de ménage prennent le premier métro pour se rendre dans des bureaux vides. 7 :03 je me rappelle avoir menti à un étranger. Je lui dis que je suis femme de ménage au Crédit lyonnais. Je ne sais pas s’il m’a cru à l’époque. Non, je ne vais pas sortir l’appareil pour photographier le soleil en train de se lever. Tu as sans doute déjà cette image en tête. Même en fermant les yeux, tu le vois, le soleil. L’homme dans la caverne, je te salue d’ici et maintenant.






No-Body














Hand Sculptures













Pursuits, 27 postcards printed recto-verso


























































*automatic writings by the photographer